COP 30, thermomètre de la planète

On a beaucoup entendu que la COP 30 était décevante, voire inutile. 

En effet, les 1,5°C définies lors de la COP de Paris seront, c'est une certitude maintenant, dépassées et l'on espérait que cette COP eût une réaction vigoureuse. Il faut bien le dire: ça n'a pas été le cas.

Déjà en l'absence des Etats-Unis, l'un des plus gros contributeur au réchauffement climatique, les décisions perdaient de leur poids, mais aussi parce que le texte final :
- ne parle pas de feuille de route pour la sortie des énergies fossiles, se contentant de dire que cette réduction n'est pas assez rapide et encourageant l’usage de technologies émergentes de capture du carbone ;
- ne présente pas non plus de feuille de route pour arrêter la déforestation d’ici 2030 ;
- parle bien de tripler les fonds destinés au financement de l'adaptation au réchauffement climatique ce qui est une bonne chose mais en en repoussant l'échéance à 2035 au lieu de 2030 et sans donner la base du triplement.

Pour autant, cette COP n'a pas été inutile car elle a permis :
- de voir un presque doublement des pays présentant des plans de réduction d'émissions de GES (114 contre 63 précédemment) ;
- de débattre pour la première fois dans une COP de la déforestation.

Et a permis un certain nombre d'initiatives en marge du texte final comme par exemple :
→ La création d'un fond mixte d'origine public et privé pour la protection des forêts (Tropical Forest Forever Facitlity) qui permettra de « récompenser » les hectares de forêts préservés ;
→  Un programme de 3 ans visant à aider les gouvernements des pays en développement (jusqu'à 30 pays) à réduire profondément et durablement les émissions de super polluants (méthane, CFC,...) ;
→ Une augmentation de 50% de la coalition d'états appelant à tripler les capacités d'énergie nucléaire dans le monde d'ici à 2050  (passe de 22 à 33).

Cependant, en marge de la problématique environnementale, il est une chose à souligner pour ceux qui pensent qu'on est plus fort à 27.

Dans tous les textes, la référence est la COP de Paris de décembre 2015. C'est à dire qu'il y a dix ans la France montrait la voie grâce à un véritable travail diplomatique réalisé bien en amont de cet évènement.
Mais en 2025, nous avons été incapables de faire inscrire l'expression « sortie des énergie fossiles » (terme pourtant utilisée lors de la COP28) dans le texte final malgré la menace de quitter la conférence avec fracas. Menace, non pas de la seule France, mais de toute notre formidable Union Européenne de 27 états coalisés. Menace d'ailleurs non mise à exécution.

Au final, cette COP aura bien fait avancer, trop lentement hélas, le monde vers une limitation de la hausse des températures. Mais, entre absence des Etats Unis et recul de l'Union Européenne sur ce qu'elle avait annoncé comme "une ligne rouge", elle aura surtout mise en évidence la perte d'influence de l'Occident.