Nestlé S.A.
Entreprise
- Effectifs :
- 6 employés à temps plein
- 6 accréditations pour aller et venir à leur guise dans les institutions européennes.
- Nombre de rendez-vous officiels avec la commission : 15 rendez-vous.
- Dépense environ 499 999 euros en lobbying.
http://www.nestle.com
Un conflit oppose depuis 2007 Nestlé au syndicat indonésien affilié à l’UITA. Face à cela le syndicat porte plainte auprès de l’OCDE pour violation de ses principes directeurs et la plainte est jugée recevable. En effet, dans son usine située dans le district de Panjang à Bandar Lampung en Indonésie, Nestlé refuse de dévoiler les salaires de ses employés afin de ne pas les intégrer dans la convention collective en cours d’élaboration.
Une étude menée par des chercheurs britanniques montre, au milieu des années 1970, la supériorité pour la croissance des nouveau-nés du lait maternel sur le lait en poudre, a fortiori dans les pays dépourvus d’eau potable en quantité suffisante. En 1979, 150 organisations internationales fondent l’IBFAN (International baby food action network) ou Réseau international pour l’alimentation infantile dont l’objectif est de lutter contre la stratégie de communication de l’industrie du lait en poudre qui s’appuie, en particulier dans les pays en développement, sur la prétendue supériorité de celui-ci sur le lait maternel. Aux États-Unis, l’International Nestlé boycott committee, constitué d’une trentaine d’ONG et d’églises lance en 1977 une campagne de boycott, principalement suivie en Amérique du Nord, en Grande-Bretagne, en Suède et en Allemagne[réf. nécessaire]. Une session extraordinaire de l’Organisation mondiale de la santé vote en 1981 un code international pour la commercialisation du lait en poudre47. Il interdit toute forme de publicité incitant à la substitution du lait en poudre au lait maternel. Ce code est signé en 1984 par Nestlé, qui a cependant été à plusieurs reprises accusée par des ONG ou des journalistes de violer ce code.
En 2010, un rapport de l’IBFAN dénonce les méthodes utilisées en Indonésie par les multinationales Nestlé, Danone et Friesland pour promouvoir le lait en poudre auprès du personnel hospitalier aux dépens de la santé des femmes et des nouveau-nés. La situation est également dénoncée par l’association Save the Children.
En décembre 2002, l’ONG Oxfam révèle que Nestlé réclame six millions de dollars à l’Éthiopie en compensation de la nationalisation de l’entreprise éthiopienne Elidco (Ethiopian Livestock Development) par le gouvernement de Mengistu en 1975. Nestlé refuse dans un premier temps l’offre d’arrangement d’un million de dollars et demi proposée par le gouvernement éthiopien, car le gouvernement du pays a vendu en 1998 l’entreprise expropriée à un homme d’affaires local pour la somme de 8,7 millions de dollars. Sous la pression de l’opinion publique, Nestlé signe un accord le 23 décembre 2002 pour la somme de 1,5 million de dollars et déclare vouloir consacrer cette somme à des projets de lutte contre la famine dans la région, en collaboration avec la Croix-Rouge internationale.
En décembre 2002, la police colombienne découvre que Nestlé procède au réétiquetage de 200 tonnes de lait périmé ; en effet, à plusieurs reprises, Nestlé de Colombia SA a fait renouveler les emballages et les étiquettes de produits laitiers périmés importés de pays d’Amérique latine, mettant par la même occasion en danger la vie et la santé de la population colombienne. Avant et après la confiscation par l’État des produits périmés, le comportement de Nestlé envers les employés s’est caractérisé par des tentatives d’intimidation, pour éviter que des salariés ne dénoncent les pratiques illégales de celle-ci.
En mars 2010, Greenpeace lance une campagne contre Nestlé qui, selon l’association, contribue à la déforestation en Indonésie. Un film fait notamment le buzz autour de la marque Kit Kat56. Cette campagne cherche à démontrer que l’utilisation de l’huile de palme dans des produits de Nestlé contribuerait à l’éradication de l’écosystème de plusieurs espèces animales dont les orangs-outans. En détournant l’un des produits phares du géant de l’agroalimentaire, Greenpeace permet notamment aux internautes d’employer un « avatar » détourné de la marque KitKat, transformé en Killer, pour relayer sur les différents médias sociaux, leur appel au boycott ou leurs critiques de la marque. La page Facebook de Nestlé fait notamment l’objet de plusieurs centaines de posts très virulents et la gestion de crise de Nestlé, sur ce sujet, défraie la chronique chez les experts du secteur. En effet, ceux-ci reprochent à Nestlé d’avoir dans un premier temps, d’une certaine manière, rompu le dialogue avec les internautes, et agité le chiffon rouge, en les menaçant, sur Facebook, de supprimer leurs posts si ceux-ci employaient des avatars détournant une marque de Nestlé. Les internautes se sont d’autant plus déchaînés. Dans un second temps, les détracteurs reprochent à Nestlé d’avoir répondu de manière trop institutionnelle (et non pas sur le ton sur lequel les internautes l’interpellaient) sur sa volonté de revoir l’usage, dans ses produits, de l’huile de palme, à l’horizon 2015 (soit cinq ans plus tard).
Quelques jours auparavant, le jour même du début de la campagne de Greenpeace, Nestlé avait pourtant déjà annoncé, pour couper court à la polémique — mais en vain — sa décision de ne plus s’approvisionner auprès de Smart, le premier producteur indonésien d’huile de palme, suivant les exemples de Kraft et Unilever.
En juin 2009, des produits de Nestlé, faits à partir de pâte de cookie, ont été rappelés aux États-Unis, les produits contenant la bactérie E. coli O157, habituellement associée à des contaminations fécales. Soixante-neuf personnes ont été intoxiquées dans vingt et un États. Nestlé refuse aux inspecteurs alimentaires l’accès à plusieurs documents. Les inspecteurs de la Food and Drugs Administration (FDA) n’expliquent pas comment cette bactérie a pu être présente dans des produits fabriqués à partir de pâte de cookie. Nestlé, qui détient 41 % du marché des pâtes de cookies, avertit qu’il ne faut pas manger cette préparation crue (au risque d’être éventuellement touché par la salmonelle, bactérie affectant les œufs crus). Nestlé a ultérieurement annoncé une reformulation de ses recettes impliquant le remplacement de la farine de blé crue par une farine thermisée.
L’entreprise Nestlé a mandaté la société de surveillance Securitas pour espionner, à partir de l’été 2003, la section vaudoise de Attac Suisse qui prépare le livre Attac contre l’empire Nestlé. Une employée de Securitas est infiltrée dans les réunions d’Attac et écrit une trentaine de rapports pour ses supérieurs en s’intéressant de très près au groupe de travail qui rédige le livre. Elle se charge même du chapitre sur « marché du café », et fait valider ses notes par les responsables de Nestlé. Une deuxième taupe vient prendre le relais quand la première démissionne après 10 mois. L’affaire est révélée en 2008 par la Télévision suisse romande et Attac dépose une plainte pénale contre Nestlé et Securitas le 20 juin 2008. Les espionnes Shinta Juilland et Fanny Decreuze refusent de témoigner.
L’instruction pénale se termine par un non-lieu prononcé en juillet 2009, le juge estimant que les faits sont prescrits car il n’a pas pris en considération les activités de la deuxième taupe de 2005 à 2008 dont l’activité a été découverte après le dépôt de la plainte pénale. Le tribunal civil de Lausanne, par contre, a condamné Nestlé et Securitas pour espionnage, les deux sociétés devant payer 3 000 francs par personne lésée aux plaignants, en plus des frais de justice et des dépens.
Nestlé n’est pas épargné par le scandale de la fraude à la viande de cheval de 2013. Le 19 février, la branche portugaise du groupe annonce par un communiqué que des tests ont mis en évidence des traces d’ADN de cheval dans un plat de lasagnes congelées transformées à base de bœuf, en France et destinées aux industries de la restauration en France et au Portugal (lasagnes à la bolognaise gourmandes).
Nestlé retire également en Italie des raviolis et des tortellinis vendus sous la marque commerciale Buitoni Beef Ravioli et Beef Tortellini en raison d’un mauvais étiquetage. Mais aucune trace de viande de cheval n’y a été trouvée.
Conséquence de cette crise, la chute de ventes de plats préparés a conduit Nestlé à cesser la production de lasagnes et hachis parmentier surgelés dans son usine de Beauvais (Oise) en France, supprimant au passage 120 postes de travail.
En 2007, trois familles camerounaises portent plainte contre Nestlé pour avoir provoqué la mort de leurs enfants avec des substituts végétaux vendus comme du lait infantile. Cette affaire résonne avec le boycott de Nestlé dans les années 1970 à la suite de la parution du livre Le tueur de bébés.
Au Cameroun encore, Pius Bissek, PDG de Codilait, accuse Nestlé d’avoir importé du lait à base d’huile de palme et de coco, faisant ainsi couler la concurrence. Il gagne son procès en juillet 2010, Nestlé étant condamné à lui verser 1 million d’euros de réparation. Après différentes procédures lancées en appel pour obtenir un dédommagement plus important, Pius Bissek gagne son procès contre Nestlé en juin 2017 au terme de 17 ans de marathon judiciaire : Nestlé est condamné à lui verser 517 millions de FCFA de dommages et intérêts, soit 223 millions de FCFA de moins que lors du jugement de première instance de 201067.
Au Sénégal, Amadou Moctar Sow, PDG de la SIPL (Société Industrielle de Produits Laitiers), parle d’une association entre la Société générale de banques au Sénégal (SGBS) et Nestlé pour faire tomber son entreprise de production laitière. En avril 2014, la chaîne France 5 diffuse le documentaire Un empire en Afrique qui revient sur les manœuvres de Nestlé pour conquérir les marchés africains à tout prix.
En novembre 2016, Amnesty International publie un rapport dénonçant le travail des enfants et l’esclavage dans les plantations indonésiennes de palmiers à huile fournissant des entreprises comme Nestlé, Unilever, Kellogg’s, Colgate-Palmolive et Procter & Gamble. Aux États-Unis, il y a eu un procès concernant l’implication de Nestlé dans l’esclavage des enfants en Afrique.
Sources : Lobby facts , Transparency register, Corporate europe, Wikipedia
Quelques faits d’armes