« La réindustrialisation de la France ne se fera pas sans des travailleurs bien formés. La France doit cesser de présenter l’enseignement général comme une voie prééminente ; elle doit viser l’excellence dans tous les domaines et donner à tous la possibilité de se réaliser dans la fierté du travail bien fait, quel que soit ce travail. »
Les voies professionnelles, enseignement professionnel ou apprentissage, souffrent d’une image négative dans la société française et même parmi les acteurs de l’institution scolaire. L’apprentissage demeure bien plus convoité que les études en lycée professionnel, mais cet ensemble apparaît comme une alternative aux études « normales » : c’est une vision générale qu’il s’agit de battre en brèche, jusqu’à rétablir la dignité de ces parcours de formation. La distinction des « arts libéraux » et des « arts mécaniques » n’est pas qu’une formalité administrative, mais les voies générales et professionnelles doivent souscrire à la même promesse d’une réussite ambitieuse pour tous.
Aucune prééminence ne doit être accordée à l’un ou l’autre de ces cursus : ici doit rayonner l’approche individuelle pour que chaque élève puisse connaître les mêmes exigences, celles qui révèleront son potentiel et son excellence. Tous les individus ne profiteront pas d’un parcours où les contenus curriculaires sont théoriques et décontextualisés. Nous souhaitons honorer l’intelligence de la main et rendre aux enseignements techniques et professionnels leur prestige, pour limiter les effets pervers de la massification scolaire. Cela passera par un budget revalorisé, mais aussi par exemple par une sensibilisation des enseignants de collège à ces voies .