Point histoire : le Conseil national de la Résistance

19 mars 2019
Les membres du Conseil national de la Résistance

Le Conseil national de la Résistance (CNR), initié à partir de mai 1943, était l’organisme qui unifia et coordonna les différents mouvements de la Résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale.


Ce Conseil regroupe de représentants de toutes tendances politiques.
Son programme, adopté en mars 1944, prévoit un « plan d’action immédiat » (c’est-à-dire des actions de résistance), mais aussi des « mesures à appliquer dès la libération du territoire » (une liste de réformes sociales et économiques).

Son premier président fut Jean Moulin, délégué du général de Gaulle, lequel voulait instaurer ce conseil afin d’unifier les différents mouvements de Résistance qui s’étaient spontanément constitués depuis la défaite et son appel du 18 juin 1940, au lendemain de la demande d’armistice par le maréchal Pétain.
Autour de Jean Moulin et de ses collaborateurs Pierre Meunier et Robert Chambeiron, le CNR est composé des personnalités suivantes :


• les représentants des huit grands mouvements de résistance :
o Pierre Villon du Front national de la résistance créé par le Parti communiste français4
o Roger Coquoin pour Ceux de la Libération,
o Jacques Lecompte-Boinet pour Ceux de la Résistance,
o Charles Laurent pour Libération-Nord,
o Pascal Copeau pour Libération-Sud,
o Jacques-Henri Simon pour Organisation civile et militaire,
o Claude Bourdet pour Combat,
o Eugène Claudius-Petit pour Franc-Tireur ;


• les représentants des deux grands syndicats d’avant-guerre :
o Louis Saillant pour la CGT,
o Gaston Tessier pour la CFTC ;


• et les représentants des six principaux partis politiques de la Troisième République :
o André Mercier pour le PCF,
o André Le Troquer pour la SFIO,
o Marc Rucart pour les radicaux,
o Georges Bidault pour les démocrates-chrétiens,
o Joseph Laniel pour l’Alliance démocratique (droite modérée et laïque),
o Jacques Debû-Bridel pour la Fédération républicaine (droite conservatrice et catholique).


En juillet 43, peu après la création du CNR, Jean Moulin est dénoncé et capturé à Caluire par les SS. Après avoir été torturé par le criminel contre l’humanité Klaus Barbie, il décède le 8 juillet 1943 pendant son transfert vers l’Allemagne, sans avoir rien révélé à ses tortionnaires.

Son mutisme empêche les nazis de démanteler le CNR, lequel décide cependant par sécurité de mettre fin aux séances plénières.

Le CNR charge un Comité général d’étude de prendre la suite du Comité d’experts créé par Jean Moulin et de préparer une plate-forme politique pour la France d’après la Libération.

En septembre 1943, le démocrate-chrétienGeorges Bidault est élu président du CNR à la suite de la disparition de Jean Moulin

Adopté le 15 mars 1944 après plusieurs mois de négociations, le programme du Conseil national de la Résistance est très empreint de rénovation sociale et suit des principes d’économie planifiée, notamment sous l’impulsion de Pierre Villon, représentant le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France.

Ce document comprend deux parties, un « plan d’action immédiate » qui concerne l’action de la Résistance intérieure française à mener dans l’immédiat dans la perspective de la Libération et les « mesures à appliquer dès la Libération du territoire », sorte de programme de gouvernement qui comprend à la fois des mesures visant à réduire la mainmise des collaborationnistes sur le pays et des mesures à beaucoup plus long terme comme le rétablissement du suffrage universel, les nationalisations ou la sécurité sociale7.
Parmi les mesures appliquées à la Libération, citons la nationalisation de l’énergie (création d’Électricité de France en 1946), des assurances (AGF en 1945) et des banques (Crédit lyonnais en 1945, Société générale en 1946), la création de la Sécurité sociale7. Ces actions ont constitué jusqu’à aujourd’hui une grande partie des acquis sociaux de la seconde partie du XXe siècle

Vous pouvez retrouver le programme complet du CNR ici :
Les Jours Heureux par le C.N.R.

La majorité des propositions de caractère programmatique fut effectivement adoptée entre la Libération de 1944 et le début de 1946. Par rapport à d’autres programmes de gouvernement, une des spécificités du programme du CNR est d’avoir été adoptée par tout l’éventail politique représenté au sein de la Résistance française

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